La pandémie de Covid-19 a fait de l’ARN messager la coqueluche des laboratoires pharmaceutiques. Sanofi a annoncé, mardi 3 août, l’achat pour 3,2 milliards de dollars de l’américain Translate Bio, spécialiste de cette technologie prometteuse. Le géant pharmaceutique français veut accélérer ses recherches sur cette molécule, notamment utilisée dans les vaccins anti-Covid-19.
« Sanofi va se porter acquéreur de la totalité des actions en circulation de Translate Bio [dans] une transaction en numéraire valorisée approximativement à 3,2 milliards de dollars », soit quelque 2,7 milliards d’euros, affirme, dans un communiqué, le groupe français, qui collabore déjà étroitement avec Translate.
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L’ARN messager est l’une des technologies les plus novatrices à avoir émergé ces dernières années dans la pharmacie. Elle a connu une vive accélération avec la crise du Covid-19, qui a vu l’autorisation de premiers vaccins basés sur ce principe, en l’occurrence ceux des laboratoires BioNTech en collaboration avec Pfizer et Moderna. Sanofi, lui-même, travaille déjà avec Translate Bio pour développer un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais les promesses de cette technologie dépassent de loin le seul coronavirus.
« Notre objectif est de libérer le potentiel de l’ARN messager dans d’autres domaines stratégiques, comme l’immunologie, l’oncologie », c’est-à-dire le traitement des cancers, « et les maladies rares, en plus des vaccins », résume Paul Hudson, directeur général de Sanofi. Le géant français avait d’ailleurs déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d’investissements dans l’ARN messager – deux milliards d’euros d’ici à 2025 – avec notamment la création d’un centre de recherche spécialisé. Il compte développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d’ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.
Usages multiples de l’ARN messager
L’ARN messager est l’une des technologies les plus novatrices à avoir émergé ces dernières années dans la pharmacie. Elle a connu une vive accélération avec la crise sanitaire, qui a vu l’autorisation de premiers vaccins basés sur ce principe, en l’occurrence ceux des laboratoires BioNTech, en collaboration avec Pfizer, et Moderna.
Sanofi, lui-même, travaille déjà avec Translate Bio pour développer un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais les promesses de cette technologie dépassent de loin ce seul coronavirus. « Notre objectif est de libérer le potentiel de l’ARN messager dans d’autres domaines stratégiques, comme l’immunologie, l’oncologie [c’est-à-dire le traitement des cancers] et les maladies rares, en plus des vaccins », résume, dans le communiqué, Paul Hudson, directeur général de Sanofi.
Le géant français avait déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d’investissements dans l’ARN messager – deux milliards d’euros d’ici à 2025 – avec notamment la création d’un centre de recherche spécialisé.
Il compte développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d’ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.
Par ailleurs, Sanofi ne mise pas que sur l’ARN messager contre le Covid-19. Il développe un autre vaccin avec le britannique GSK, basé sur la technologie de la protéine recombinante, et celui-ci est à un stade plus avancé, malgré plusieurs mois de retard, avec une mise sur le marché prévue pour décembre.
Un vaccin à ARN prévu contre la grippe saisonnière
Sanofi ne veut pas rater ce tournant. Le géant français avait déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d’investissements dans l’ARN messager – deux milliards d’euros d’ici à 2025 – avec notamment la création d’un centre de recherche spécialisé. Il compte développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d’ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.
Le rachat de l’américain accentue encore ce pari car Sanofi aurait pu se contenter du partenariat déjà étroit qui le liait à Translate Bio. Cette prise totale de contrôle «permettra d’exploiter toutes les possibilités offertes par l’ARN messager», a expliqué mardi dans le communiqué Paul Hudson, directeur général de Sanofi. «Nous serons également en mesure d’accélérer la conduite des programmes de développement que nous menons actuellement en partenariat» avec Translate Bio, a-t-il ajouté.
Le français a, de fait, beaucoup de liquidités à disposition, depuis qu’il a revendu l’an dernier sa part d’un autre partenaire américain Regeneron, une gigantesque opération qui lui a permis de récupérer une dizaine de milliards d’euros. Sanofi doit aussi répondre à des critiques en matière d’innovation, notamment de responsables politiques français qui lui reprochent de n’avoir pas été en mesure de développer un vaccin anti-Covid-19 aussi vite que d’autres groupes.